Réseaux 2013/1
Réseaux
2013/1 (n° 177)
284 pages
Editeur
Revue précédemment éditée par Lavoisier

Numéros antérieurs disponibles sur www.persee.fr

I.S.B.N. 9782707175489
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Vous consultez« Le tout est toujours plus petit que ses parties »

Une expérimentation numérique des monades de Gabriel Tarde

AuteursBruno Latour du même auteur

Sciences Po, Paris bruno.latour@sciences-po.fr

Résumé

Cet article vise à démonter que la disponibilité récente de données numériques permet de revisiter la théorie sociale de Gabriel Tarde (1843-1904) qui se passe totalement de notions telles que l’individu ou la société. Notre analyse repose sur l’idée que, tant qu’il était impossible, difficile ou simplement fastidieux d’amasser et de consulter des quantités d’informations liées à des sujets précis, il était logique de traiter les données relatives aux liens sociaux en définissant deux niveaux : un pour l’élément individuel, l’autre pour l’agrégat collectif. Mais dès que l’on suit les individus par le biais de leurs relations (ce que l’on fait généralement dans le cas des profils) il serait plus avantageux de naviguer à travers les fichiers de données sans distinguer le niveau de l’élément individuel de celui de la structure collective. On peut alors accorder une certaine crédibilité à l’étrange notion de « monades » de Tarde. Nous affirmons que c’est justement ce mode de navigation, rendu possible par l’accès aux bases de données numériques, qui permet de modifier la théorie sociologique. Au sens strict du terme, nous ne devrions plus parler de phénomènes collectifs par opposition à des phénomènes individuels, mais seulement d’autant de façons différentes de collecter des phénomènes.





“The whole is always smaller than its parts”
This article suggests that the recent availability of digital data allows us to revisit the social theory of Gabriel Tarde (1843-1904) and to forego notions such as the individual or society. Our argument is that as long as it was impossible, difficult or simply tedious to gather and navigate through masses of information on a particular item, it was sensible to describe social phenomena as if they were taking place at two different levels: one for the individuals, and the other for the aggregates. But if individuals are defined by their relations, it would be more beneficial to navigate through the datascapes without distinguishing the level of the individual element from that of the collective structures. A new credibility can thus be given to Tarde’s strange notion of “monads”. We assert that it is precisely this mode of navigation, made possible by digital databases, which allows us to alter sociological theory. Strictly speaking, we should no longer talk about collective phenomena as opposed to individual phenomena, but only of as many different ways of
collecting phenomena.

PLAN DE L'ARTICLE

  • Comment les profils numériques modifient les relations élément/ensemble
  • Comment isoler des « monades » entrecroisées
  • Se passer du « méta-répartiteur »
  • Comment naviguer à travers le chevauchement des monades
  • Apprendre à visualiser des « totalités partielles »
  • Conclusion
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