Résumé : Le socle philosophique de l'œuvre multiforme d'Alain Badiou (théâtre, romans, essais esthétiques ou politiques, éloges, polémiques…) est déposé dans trois grands livres, qui constituent une sorte de saga métaphysique : L'être et l'événement (1988), Logiques des mondes (2006) et enfin L'Immanence des vérités, auquel il travaille depuis une quinzaine d'années.Apres avoir étudié vérités et sujets du point de vue de la théorie de l'être, après avoir rendu raison de ce que cette universalité des vérités et de leurs sujets peut se plier aux règles de l'apparaître dans un monde particulier, ce troisième volume aborde une question redoutable : d'où peut se soutenir que les vérités sont absolues, c'est-à-dire non seulement opposées à toute interprétation empiriste, mais encore garanties contre toute construction transcendantale ? Qu'en est-il des vérités et des sujets, saisis, au-delà des formes structurales de leur être et des formes historico-existentielles de leur apparaître, dans l'irréversible absoluité de leur action et dans l'infini destin de leur œuvre finie ? Et que faut-il entendre par l'absoluité du vrai, puisque les dieux sont morts ? Il s'est agi, au fond, d'un bout à l'autre, de construire pour notre temps une pensée complète, tirée, comme le firent Platon, Descartes ou Hegel, de matériaux rationnels contemporains, mathématiques, poétiques, amoureux et politiques. Il s'est agi de la vraie vie : nous sommes capables, dans la forme d'une œuvre, individuelle ou collective, dans les quatre registres que fréquente l'animal humain survolté, de processus créateurs où se conjuguent dialectiquement la singularité, l'universalité et l'absoluité. Depuis sa naissance, la tâche de la philosophie ne tient qu'à ceci : créer, dans les conditions de son temps, le savoir de la possibilité existentielle du vrai. Alain Badiou est philosophe, dramaturge et romancier
Mots-clés : Absolu, Fini (philosophie), Vérité.

Note

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<p>"La réponse est la suivante : <span style="color: #222222; font-family: arial, sans-serif; font-size: 16px; font-style: normal; font-variant-ligatures: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: 400; letter-spacing: normal; orphans: 2; text-align: left; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: 2; word-spacing: 0px; -webkit-text-stroke-width: 0px; background-color: #ffffff; text-decoration-style: initial; text-decoration-color: initial; display: inline !important; float: none;">∅</span> est une partie de tout ensemble. Pourquoi ? Parce que rien ne l'en empêche. Pour qu'un ensemble ne soit pas une partie d'un autre ensemble, il faut qu'il ait au moins un élément qui n'est pas élément de cet autre. Mais le vide, <span style="color: #222222; font-family: arial, sans-serif; font-size: 16px; font-style: normal; font-variant-ligatures: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: 400; letter-spacing: normal; orphans: 2; text-align: left; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: 2; word-spacing: 0px; -webkit-text-stroke-width: 0px; background-color: #ffffff; text-decoration-style: initial; text-decoration-color: initial; display: inline !important; float: none;">∅</span>, n'a aucun élément. Il ne peut donc pas de pas être partie d'un ensemble donné quelquconque." p. 56</p>

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<p>"Or le génie propre des mathématiques est précisément, à mon sens, de pouvoir affirmer qu'existe un "objet" dont on ne connait que la définition, y compris quand cette définition ne permet pas de savoir comment construire cet objet. L'existence est alors <em>risquée</em>, cela est certain. Mais ce risque concerne seulement l'éventuelle apparition d'une contradiction entraînée par l'affirmation d'existence." p. 71</p>

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<p>"C'est ici que nous pourrions dire avec Hegel que, venant à être en un lieu, le multiple pur s'absout de son absoluité. Encore faut-il, pour s'en absoudre, que l'absoluité soit." p. 70</p>

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<p>"En disant que la théorie des ensembles constitue une référence absolue, je suppose que le cas des ensembles est, sur le fond, identique au cas des nombres réels, c'est-à-dire qu'il existe un système d'axiome, non encore complètement découvert, qui identifie l'univers V, lieu où sont pensables tous les ensembles, donc toutes les formes possibles de l'être, et lui seul." p. 68</p>